Billetterie

Jean Dubuffet

Une œuvre utopique, onirique et poétique

Sans pain, l’homme meurt de faim, mais sans art, il meurt d’ennui. 
Jean Dubuffet

 

Peintre et sculpteur français né en juillet 1901, Jean Dubuffet est un artiste contemporain de renommée internationale. Ce grand contestataire de l’ordre établi s’attache à n’obéir à aucune règle préétablie et a tenu toute sa vie à se considérer comme un amateur. Il s’intéresse aux productions de non-initiés et invente le terme d’Art Brut dont il sera le premier théoricien, entamant dès 1945 une collection aujourd’hui conservée à Lausanne. Pour Jean Dubuffet l’art est partout et il le recherche tout azimut, tant dans sa réflexion sur l’Art Brut que dans sa pratique. Il a exploré différentes techniques et utilise les matériaux les plus inattendus pour produire ses œuvres : graviers, ciment, ailes de papillons, pâtes épaisses, papiers journaux froissés, polystyrène expansé etc. Jean Dubuffet veut rattacher l’art à la vie courante et que celui-ci agisse dans le présent : il se concentre sur des sujets banals et quotidiens, délaissant les sujets d’exception. 

La production artistique Jean Dubuffet s’est faite par cycles de plusieurs années, ils forment des ensembles d’œuvres cohérents dans leur temporalité mais aussi dans leurs thématiques. A partir de 1942 il se consacre à plein temps à l’art et commence par s’intéresser aux sujet du quotidiens, aux « hommes du commun », puis oriente son travail vers des recherches autour de la matière dans les années 1950. Entre 1962 et 1974 l’artiste produit les œuvres du cycle de L’Hourloupe, dont la Tour aux figures. A la fin de sa vie, entre 1974 et 1985, Jean Dubuffet fait plusieurs séries très différentes, s’éloignant de plus en plus des représentations identifiables de personnages ou de lieux. En 1983 l’Etat lui commande une œuvre à bâtir à Paris, qui deviendra la Tour aux figures. Jean Dubuffet décède en mai 1985, mais sa tour a été construite et existe telle qu’il l’a prévue.

Chronologie

  • 1901 : Naissance au Havre 
  • 1918-1924 : Etudie l’art à l'Académie Julian de Paris et fréquente le milieu culturel. En 1924 il se détourne de la pratique artistique et commence une carrière de négociant en vin.
  • 1942 : Décide de se consacrer totalement à la peinture, après avoir recommencé à peindre dans les années 1930. Il fréquente à nouveau le milieu culturel parisien. 
  • 1942-1950 : Cycle d’œuvres de « l’homme du commun » : peintures et dessins ayant pour principal sujet la vie quotidiennes. Premières expérimentation de matériaux atypiques. 
  • 1948 : Définition de l'Art Brut 
  • 1964-1974 : Cycle d’œuvres de l'Hourloupe auquel appartient la Tour aux figures
  • 1974 : Constitution de la Fondation Dubuffet à Périgny-sur-Yerres puis en 1975 construction de la Closerie Falbala en ce même lieu 
  • 1975-1984 : A la fin de sa vie, Jean Dubuffet crée des séries d’œuvres très diverses, s’éloignant de plus en plus des représentations identifiables de personnages ou de lieux. 
  • 1983 : Commande de l’État français pour la Tour aux Figures 
  • 1985 : Décès de Jean Dubuffet à Paris
  • 1988 : Inauguration de la Tour aux Figures sur l'Ile-Saint-Germain
  • 2015 : Cession de l'oeuvre de l'Etat au Département des Hauts-de-Seine
  • 2020 : Réouverture après rénovation

Le cycle de l'hourloupe

La Tour aux figures s’inscrit dans le cycle de l’Hourloupe, monde imaginaire inventé par Jean Dubuffet, qui trouve son origine dans des dessins au stylo bille griffonnés sur une feuille en 1962. De ces hachures et aplats rouges, bleus, blancs et noirs découpés et posés sur un fond noir naissent des œuvres. Pour l’artiste peindre n’a d’intérêt que si c’est pour représenter ce qu’il désire voir et ne peut le faire autrement qu’en le réalisant lui-même.

L’artiste raconte dans son livre Biographie au pas de course, rédigé peu de temps avant sa mort, les mécanismes de l’Hourloupe : « Le mot Hourloupe était le titre d’un petit livre […] dans lequel figuraient, avec un texte en jargon, des reproductions de dessins aux stylo-bille rouge et bleu. Je l’associais par assonance, à “Hurler“, “hululer“, “loup“, “Riquet à Houppe“ et au titre “Le Horla“ du livre de Maupassant inspiré d’égarement mental ». 

Pour créer les œuvres de l’Hourloupe, Jean Dubuffet dessine spontanément des graphismes afin d’engager une réflexion sur le réel et l’imaginaire. En effet, par le mouvement de ces tracés il souhaite provoquer « une suractivation de la faculté de visionner dans leurs lacis toute sorte d’objets qui se font et défont à mesure que le regard se transporte, liant ainsi intimement le transitoire et le permanent, le réel et le fallacieux. ». 
En 1966, Jean Dubuffet découvre les possibilités du polystyrène expansé. Dès 1967 il abandonne la peinture et se consacre au travail en relief, réalisant des sculptures peintes alors que certaines de ses maquettes, comme celle de la Tour aux figures, deviennent de véritables édifices. Ainsi les spectateurs peuvent habiter les images et être confrontés en immersion au monde hourloupéen, les obligeant à une réflexion sur le réel et l’imaginaire. Il met en œuvre cette idée en construisant, pour son propre usage, entre 1970 et 1973 la Closerie Falbala dans le Val-de-Marne. Il poursuit ensuite sa réflexion jusqu’à créer un tableau animé en concevant son spectacle Coucou Bazar produit en 1973 à New York et à Paris. 

Ce cycle qui s’achève en 1974 représente la partie la plus spectaculaire de son œuvre.


Voir des œuvres de Jean Dubuffet ailleurs

À Paris, il est également possible de voir des œuvres de Jean Dubuffet au Centre Pompidou, à la Fondation Dubuffet et au Musée des arts décoratifs.
Le site internet de la Fondation Dubuffet contient de nombreuses informations et ressources sur Jean Dubuffet.